Lovely OTVAS
Parallèlement à ses recherches en sciences religieuses, cette diplômée de l’Ecole normale supérieure (ENS), titulaire de l’agrégation en lettres classiques, dispense des cours de grec et de latin à des étudiants de master. Originaire de Marie-Galante, elle fut la première élève de classe préparatoire littéraire en Guadeloupe à intégrer l’ENS. Elle souhaite désormais enseigner dans cette prépa. « J’avais le sentiment de courir derrière quelque chose d’inaccessible, se rappelle Lovely Otvas, à propos des concours. Personne ne considérait que c’était possible. On est à 8 000 kilomètres, ça paraît trop loin pour nous. » Lors des épreuves écrites, organisées sur place en internat, elle est la seule à attacher de l’importance à ce concours. « Pour les autres, c’était la fête », se souvient-elle. Après avoir frôlé l’admissibilité, l’Ultramarine redouble pour retenter les épreuves l’année d’après. « Il y a facilement des moments où l’on craque, témoigne-t-elle, le plus dur, c’est de garder son objectif en tête. » Pour décompresser, la jeune femme trouve refuge dans le gwoka, la musique traditionnelle de la Guadeloupe. C’est d’ailleurs sur ses rythmes qu’elle célèbre sa réussite au concours en 2012.
Son entrée à l’ENS ne suffit pourtant pas à la rassurer. « Au début je me suis demandé si j’étais à ma place. Je venais de loin, j’étais la seule Noire. C’est après l’agrégation que je me suis rendu compte que j’étais clairement à ma place. » Arrivée 25e sur 89, elle se dit : « Ça y est, j’ai réussi ! » Aujourd’hui, elle garde de ces expériences la rigueur, mais surtout la volonté d’atteindre ses objectifs et d’y croire.
Son conseil
« Mon premier conseil, c’est de ne pas avoir peur de viser trop haut. » Pour Lovely Otvas, il est important de ne pas se laisser décourager par les autres et par soi-même. « Il faut voir cette période de préparation comme un dépassement de soi, oser y aller sans avoir peur de l’inconnu. » Il y aura toujours des moments de doute, mais pour la jeune chercheuse : « Ils ne doivent pas prendre le pas sur la confiance. »